dimanche 7 février 2016

Catwoman : "À Rome" (Panini Comics ; janvier 2006)

"À Rome" est une aventure de Catwoman sortie chez Panini Comics en janvier 2006. Cet album de cent quarante-quatre pages comprend l'intégralité de la mini-série de six épisodes "When in Rome" (novembre 2004 - mai 2005). "À Rome" pourrait être lu comme une histoire indépendante de toute continuité, bien que les événements qui s'y déroulent s'imbriquent dans l'histoire de Batman intitulée "Amère victoire" ("Dark Victory" en VO), elle-même suite de "Un long Halloween" ("The Long Halloween"), dont la lecture sera utile à la compréhension des raisons du voyage de Selina.
"À Rome" a été écrit par Jeph Loeb et illustré par Tim Sale, ce duo à qui les lecteurs de DC Comics doivent des incontournables tels que "Un long Halloween", "Amère victoire" et "Les Saisons de Superman". La mise en couleur a été réalisée par Dave Stewart, fameux coloriste ayant remporté neuf prix Eisner entre 2003 et 2015.

Catwoman est surprise par Batman alors qu'elle s'est introduite dans la demeure de Carmine Falcone, dit le Romain, où elle vide un coffre-fort de ses bijoux et billets. Un combat avec Batman s'ensuit, interrompu par les sbires de Falcone. Catwoman parvient à se faufiler sur les toits, où le Joker tente de la tuer. Elle met le Clown du Crime hors d'état de nuire, mais c'est au tour de Pile-ou-Face d'essayer de l'assassiner. Batman intervient et lui sauve la vie. Une discussion sur la nécessité de se faire confiance s'engage entre Catwoman et Batman. Catwoman, ôtant son masque à Batman, est profondément choquée de découvrir le visage de Falcone, son père, qui l'abat froidement d'une balle de pistolet.
Tout cela n'était qu'un cauchemar. Selina Kyle se réveille. Elle est dans un avion de ligne à destination de Rome, en compagnie du docteur Edward Nygma, alias le Sphinx. Selina se rend à Rome pour en apprendre davantage sur le passé de son parrain de père, Carmine Falcone, dit le Romain, mais aussi pour changer d'air en quittant Gotham City et chasser Batman de ses pensées. Quant au Sphinx, il est censé aider Selina dans sa recherche de la vérité.
Une fois arrivée à Rome et installée à l'hôtel, Selina (ou plutôt, Catwoman) commence sa tournée par Don Verinni, le Capo dei Capi (le chef des chefs) de la mafia pour l'Italie du sud ; Carmine Falcone n'aurait pu arriver là où il en était sans l'appui de Don Verinni. L'entretien ne commence pas sous les meilleurs auspices et ne va d'ailleurs rien donner, Don Verinni mourant brutalement après avoir ingurgité du vin qui contenait, semble-t-il, le poison du Joker. Catwoman n'a que le temps de quitter les lieux le plus vite possible, d'autant qu'elle est poursuivie par les molosses du défunt...

Loeb envoie Selina Kyle en Italie à la recherche de ses origines et la fait tomber, malgré elle, dans une lutte de pouvoir au sein de la mafia italienne. Catwoman va devoir récupérer un bijou convoité par bien des parties et va notamment devoir affronter Cheetah en plus de tueurs à gages surarmés dans une histoire dont l'humour est loin d'être absent. Le scénario est cohérent, la caractérisation des personnages une réussite.
La Selina Kyle de Sale est d'une classe folle ; irrésistible et explosive, elle déborde de féminité. Elle incarne une femme fatale chez qui la fragilité feinte est remplacée par une bonne dose de cynisme et de provocation. Sale, pour l'allure de sa Selina Kyle, s'est inspiré de Renato Zavagli-Ricciardelli delle Caminate alias René Gruau (1909-2004), un illustrateur et peintre de mode et de publicité franco-italien, dont le couturier Christian Lacroix admire les travaux. Sale donne une véritable personnalité à la ville de Rome, la baignant dans une impénétrable atmosphère de mystère.

La traduction est de Nicole Duclos. Son travail est correct et le texte est exempt de fautes, mais sa traduction est parfois littérale et Duclos a tendance à omettre la forme négative assez souvent. Les quelques phrases en italien auraient pu être traduites.

"À Rome" est un bijou qui fait partie de ce qui a été écrit de mieux - avec les épisodes d'Ed Brubaker - pour le personnage de Catwoman. "À Rome" a été réédité par Urban Comics, mais l'éditeur actuel de DC Comics en France a jugé bon d'intégrer cette histoire dans "Des ombres dans la nuit", entre plusieurs histoires sans chronologie précise consacrées à Batman. "À Rome" méritait pourtant son propre album cartonné.

Mon verdict : ★★★★★

Barbuz

5 commentaires:

  1. Super album, et les couleurs y sont vraiment grandioses. Je l'ai aussi en panini Comics. Très bonne critique, je ne connaissais pas rené gruau j'ai fait une découverte :)

    RépondreSupprimer
  2. Super album, et les couleurs y sont vraiment grandioses. Je l'ai aussi en panini Comics. Très bonne critique, je ne connaissais pas rené gruau j'ai fait une découverte :)

    RépondreSupprimer
  3. Merci Guillaume !
    Bon dimanche et à bientôt.

    RépondreSupprimer
  4. Je garde également un bon souvenir de cette histoire.

    La Selina Kyle de Sale est d'une classe folle : si ma mémoire est bonne, Sale avait opté pour une carrure un peu bodybuildée, différente de celle toute en courbe de Jim Balent à la même époque.

    Les phrases en italien auraient pu être traduites : je présume (car je en suis pas allé vérifier) qu'elles ne doivent pas être traduites non plus en VO, une manière de faire ressentir l'incompréhension d'une langue étrangère.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Disons que Sale a bien travaillé la silhouette et les courbes.
      Avec le recul, il y a cette classe folle, mais aussi - au risque de me contredire - un soupçon de vulgarité qui colle bien à cette version du personnage.

      Supprimer