samedi 3 février 2018

"X-Men" : L'Intégrale 1981 (Panini Comics ; février 2004)

Le cinquième tome de l'intégrale consacrée aux X-Men par Panini Comics reprend tous les "Uncanny X-Men" de 1981, du #141 de janvier au #152 de décembre, ainsi que le "Uncanny X-Men Annual" #5 d'octobre 1981. Cet épais recueil cartonné compile treize numéros et compte de trois cent dix à trois cent vingt planches.
Chris Claremont et John Byrne cosignent les épisodes 141 à 143, puis Claremont écrit tous les autres en solo, y compris le "X-Men Annual". Byrne dessine les trois premiers chapitres. Brent Anderson se charge du #144 ainsi que du "X-Men Annual". Dave Cockrum (1943-2006) fait un retour temporaire, du #145 au 150. Enfin, Jim Sherman et Bob McLeod réalisent le #151 et le 152. Terry Austin encre bien entendu le travail de Byrne ; Josef Rubinstein et McLeod se partagent le reste. Glynis Wein (surtout), Bonnie Wilford puis Don Warfield produisent la mise en couleurs.

À l'issue du tome précédent, Jean Grey se sacrifie. Suite à ce drame, Cyclope quitte les X-Men. Wolverine et Diablo donnent un coup de main à la Division Alpha, et le Colosse s'évade de prison.
New York, au XXIe siècle. Kate Pryde se fraye un chemin à travers une ville qui n'est plus que décombres et ruines. Elle est vêtue d'une combinaison vert foncé dont le dos est marqué d'un "M" ("mutant"). À son cou, un collier inhibiteur qui l'empêche d'utiliser ses pouvoirs. Elle porte une caisse de médicaments. Elle a rendez-vous avec Logan. Consciente de se trouver sur le territoire de la pègre, elle se tient sur ses gardes, les sens en éveil. Lorsqu'elle sent une trappe se déclencher sous ses pieds, il est trop tard. Après un roulé-boulé, elle se relève pour se retrouver face à trois agresseurs qui ont bien l'intention de lui régler son compte. Logan arrive sur les lieux au bon moment et les maîtrise - sans toutefois utiliser ses griffes d'adamantium, car ce serait indiquer aux Sentinelles qu'il est en ville. Logan, membre de la résistance canadienne, informe Kate que les autres nations vont déclencher une attaque atomique sur les États-Unis...

Les femmes sont les vedettes de l'année. Wolverine, en proie à ses démons intérieurs, est toujours prêt à répondre à l'appel du sang. Cyclope, en solo, bénéficie de l'exclusivité dans un certain nombre de pages. Mais les autres se contentent de seconds rôles là où Ororo, Kitty Pryde, voire Jane Richards (un comble !) sont sous les feux de la rampe. Ororo séduit. Elle éblouit Fatalis, qui la considère comme une égale. Elle attire le libidineux Sebastian Shaw, ravi de la voir endosser l'habit de la Reine blanche du Club des Damnés. Elle apprivoise Arkon, le fier Impérion, métamorphosé par l'amour. L'héroïne, souvent dépassée par l'ampleur de ses pouvoirs, fait craindre un destin identique à celui de Jean Grey ; Claremont évite néanmoins de sombrer dans l'auto-plagiat. Kitty, elle, éprouve des difficultés à s'intégrer, mais reçoit l'indéfectible affection maternelle de Tornade. Elle aussi a son propre épisode, qui rappelle invariablement "Alien". Les références culturelles cachées sont d'ailleurs légion : Kiss, "Star Wars", l'ayatollah Khomeini, dont l'affiche représentant son faciès austère est criblée des fléchettes de Bobby Drake (Iceberg), ou encore le mythe de Cthulhu, de Howard Philips Lovecraft (1890-1937). Si les deux premiers numéros, pétris de cette mémoire collective de l'Holocauste et riches en scènes-chocs sont indispensables, pour le reste, malgré l'excellente Confrérie des mauvais mutants, Claremont cherche à retrouver le souffle épique de la saga du Phénix noir, sans y parvenir. Ce ne sont pas les Badoons (contraction de "Bad Baboons" ? ersatz ou parodie de Skrulls ?) qui sauvent la mise. Néanmoins, la dynamique est en place - quoique routinière malgré l'action continue ; ces histoires se lisent sans ennui ou agacement. Graphiquement, Byrne donne le meilleur de lui-même dans les trois premiers chapitres. Le niveau reste satisfaisant, mais baisse d'un cran lorsque Cockrum lui succède, et il baisse encore à l'arrivée de Sherman et McLeod. Le numéro "Annual", dessiné par Anderson, est un magnifique spécimen de classicisme soigné.
La traduction de Geneviève Coulomb est sans imagination. Quelle malédiction que ces textes Panini Comics ! Forme négative malmenée, onomatopées non traduites, incohérences tutoiement-vouvoiement, bulles inversées (voir page 21) et coquilles.

L'année 1981 pâtit largement du départ de Byrne, qui était bien plus que le dessinateur de la série. Les épisodes de cette année-là, tout en restant dans la moyenne, descendent d'un cran, que ce soit au niveau des intrigues ou de la partie graphique.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

3 commentaires:

  1. Je n'ai jamais pu me résoudre à relire ces épisodes, ne m'étant pas remis du départ de John Byrne. En fait j'ai relu Days of future past et l'épisode où Kitty Pryde se bat seul contre un alien / N'Garai. Le premier épisode suivant Scott Summers était intriguant, mais sans plus. Je n'ai pas apprécié le retour de Dave Cockrum qui s'était quelque peu éloigné du réalisme influencé par Neal Adams. Je l'ai vécu comme un retour à un état antérieur, en moins bien.

    Comme tu le dis, les scénarios pâtissent également du départ de John Byrne et Chris Claremont commence à s'autociter, avec Arcade, Garokk l'homme pétrifié, etc. Avec le départ de John Byrne, la série donnait l'impression d'avoir perdu son éclat, et que le scénariste voulait absolument faire souffrir le plus possible ses personnages.

    La race des badoons est apparue pour la première fois dans Silver Surfer 2 de Stan Lee & John Buscema en 1968, des homes-lézards belliqueux, assez génériques.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu veux dire que tu as arrêté de lire les X-Men suite au départ de Byrne ? Ou as-tu repris la série plus tard ?
      Merci pour l'info au sujet des Badoons ; d'habitude, je fais des recherches, mais là je ne souhaitais pas m'attarder sur ces créatures.

      Supprimer
  2. En VF, j'ai lu quelques épisodes après ceux de Byrne, mais j'ai arrêté avant la saga des Brood, peut-être même avant la première apparition de Caliban. Je n'ai jamais eu la curiosité de relire ceux que j'avais lus, ni de découvrir ceux d'après. Je n'ai repris la lecture des X-Men que bien plus tard vers le numéro 200, en VO, en effectuant un petit retour en arrière jusqu'à LifeDeath. Puis j'ai dû m'arrêter définitivement avec Inferno, vers le numéro 240. Je n'ai vraiment repris la lecture des X-Men de manière suivie qu'à partir de The rise and fall of the Shi'ar Empire d'Ed Brubaker fin 2006.

    RépondreSupprimer